- cacolet
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• 1819; cacolier 1808; mot des Pyrénées, p.-ê. basque♦ Bât composé de deux sièges à dossier fixés de chaque côté du dos de la bête de charge, et qui sert à transporter des voyageurs, des blessés. « Des cacolets revenant des avant-postes avec les blessés qui se balancent au flanc des mules » (A. Daudet).⇒CACOLET, subst. masc.A.— Siège double à dossier, fixé de chaque côté du dos d'un mulet ou d'un cheval et qui sert au transport de voyageurs, de blessés, de malades. Il allait (...) en carriole dans la plaine, en cacolet dans la montagne (HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 16) :• ... je vois passer à cacolet deux lignards au teint terreux. Leurs pauvres reins fléchissent à chaque cahot et leurs pieds débiles s'efforcent à s'arc-bouter à la petite planchette de l'étrier. Cela fait mal. Des blessés, c'est la guerre.E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1870, p. 653.— P. ext., rare. Siège double fixé de chaque côté du dos d'un éléphant pour le transport des voyageurs; chacun des deux éléments dont se compose ce siège (cf. VERNE, Le Tour du monde en 80 jours, 1873, p. 54).B.— (Disposer un chargement) en cacolet. De chaque côté du dos de l'animal à la manière du cacolet. Des peaux de vison (...) fourrées dans des longs sacs de toile en cacolet sur l'échine [des bêtes de charge] (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 374).Prononc. :[
]. Étymol. et Hist. 1808 cacolier (M. DE TASCHER, J. de campagne, 28 févr. [entre Dax et Bayonne] dans Fr. mod., t. 39, p. 154), forme isolée; 1819 cacolet (BOISTE). Empr. au béarn. cacoulet, cacolet « id. » (MISTRAL), d'orig. inc. selon FEW t. 23, p. 63, mais qui pourrait être empr. au basque kakoletak « siège en bois recourbé », dér. plur. de kakola « bâton recourbé » (qui serait alors à l'orig. du navarrais cacolas « bâtons que l'on place sur les montures pour transporter des fromages » dans AL.; v. R. Cuzacq dans Bulletin pyrénéen, 1948, pp. 20-22 et H. Gavel, Fr. mod., t. 18, p. 94). Fréq. abs. littér. : 10.
BBG. — GAVEL (H.). Cacolet. Fr. mod. 1950, t. 18, p. 94.cacolet [kakɔlɛ] n. m.ÉTYM. 1819; cacolier, 1808; d'un mot régional des Pyrénées cacoulet, p.-ê. du basque ou, d'après Guiraud, de co-acoler « placer ensemble sur son cou », forme reconstituée d'après le provençal acolar « se mettre (un manteau) sur les épaules », cf. anc. franç. acoler « pendre qqch. à son cou ».❖1 Bât composé de deux sièges à dossier, et qui sert à transporter des voyageurs, des blessés, dans une armée en campagne ou en terrain difficile.1 (…) des cacolets revenant des avant-postes avec les blessés qui se balancent aux flancs des mules (…)Alphonse Daudet, Contes du lundi, Mères.♦ En cacolet : disposé de chaque côté du dos d'une bête de charge, à la manière du cacolet.2 Les bêtes de charge, trimbalaient (…) des peaux de vison et de chinchilla fourrées dans des longs sacs de toile en cacolet sur l'échine (…)B. Cendrars, Bourlinguer, éd. Folio, p. 469.3 Il couvrit d'une sorte de housse le dos de l'éléphant et disposa, de chaque côté sur ses flancs, deux espèces de cacolets assez peu confortables.J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 83.2 Alpin. Siège en toile forte, muni de bretelles, permettant en montagne de transporter à dos un blessé.3 Régional (Suisse). Châssis vertical auquel sont fixés un ou deux plans horizontaux, et muni de bretelles pour le transport à dos d'homme. || Porter des fromages, des caissettes de raisin, du bois sur son cacolet.
Encyclopédie Universelle. 2012.